15/07/2022

Motion « Réflexions sur la protection des directions de structures culturelles et festivals » – Avignon 2022

Les directeurs et les directrices de scènes publiques sont de plus en plus souvent aux prises avec des interventions d’élus, d’administration centrale ou de citoyens « militants » et ont de plus en plus de mal à exercer leurs fonctions.

Les intrusions dans le travail des directions, programmatrices et programmateurs de lieux culturels sont légion. Autrement dit, à bas bruit, des pressions s’exercent ici et là, parfois discrètes et sans lendemain, parfois pressantes et virant au conflit, voire, dans le pire des cas, débouchant sur une sanction disciplinaire.

Le phénomène est d’autant plus complexe à mesurer qu’il prend des formes variées. Outre les demandes de diffuser telle ou telle œuvre, les professionnels et les professionnelles relatent quelques autres grands classiques : des interpellations pour obtenir le retrait de spectacles, des consignes pour que telle thématique ou telle personnalité soient rayées du programme ou des communications d’une œuvre faisant l’objet d’une polémique ou la contestation du bien-fondé d’une conférence organisée dans le cadre de l’animation culturelle, la mise en cause d’une personnalité invitée pour un débat, etc.

Le sujet est extrêmement délicat à tel point que les directions ne l’évoquent que par l’intermédiaire de leur organisation professionnelle et toujours sous le couvert de l’anonymat.

Plusieurs facteurs aggravent le phénomène : conséquences de la crise covid et de la baisse de fréquentation du public, rapport de subordination avec les équipes municipales, obligation de réserve, jeunes professionnels, contrat à durée déterminée de droit public …

Les directions des lieux ont pour seul atout les dispositions de la loi LCAP de juillet 2016 pour faire valoir leurs arbitrages.

Ce texte était destiné à permettre aux professionnel.le.s de faire valoir leur expertise et repousser plus efficacement les intrusions dans leur travail et de se sentir moins seul.e.s face aux pressions hiérarchiques.

Or, les programmations des établissements culturels sont « pluralistes et diversifiées ». Elles doivent être exemptes de toutes formes de censure idéologique, politique, religieuse ou de pressions commerciales.

Les professionnel.le.s ont besoin d’un renforcement de leur protection et de la reconnaissance de la qualification professionnelle pour leur permettre de mettre en œuvre la politique du service public de l’art de la représentation.

Cette protection doit reposer sur deux piliers du service public de l’art de la représentation : pluralisme et diversité des œuvres.

Les actions :

  • Analyse pour mener une action contentieuse
  • une action auprès des pouvoirs publics pour l’adoption de mesures dites « bouclier » pour reconnaitre les contours et la reconnaissance des compétences professionnelles.

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