15/11/2017

Communiqué du SNSP sur le projet gouvernemental « Action publique 2022 »

Le gouvernement vient de lancer un programme de transformation de l’action publique ministérielle en vue notamment d’accompagner la baisse des dépenses publiques (réduction de trois points la part de la dépense publique dans le PIB d’ici 2022).

Nous avons eu connaissance par la presse des premières grandes orientations du Ministère de la Culture soumises au comité de travail du programme Action Publique 2022.

Elles proposent par exemple :

de réformer les aides aux équipes artistiques via un guichet unique avec les collectivités territoriales, en augmentant le taux de sélectivité et en simplifiant le régime des aides, de déconcentrer la gestion des subventions. Quid de l’émergence ? Quid de la diversité ? Quid des aides aux compagnies ?

d’améliorer la diffusion des œuvres (objectif louable) pour élargir le public en augmentant le nombre de représentations afin d’attirer de nouveaux publics, de mieux adapter l’offre de spectacles aux attentes du public et des collectivités en dérogeant aux cahiers des charges réglementaires. Est-ce une façon de remettre en cause une politique de l’offre jusqu’à présent défendue par l’Etat ? Quels moyens nouveaux pour payer plus de représentations ? Où est la concertation avec les Collectivités Territoriales ?

Le Syndicat des Scènes Publiques, représentant les scènes publiques permanentes et festivalières financées majoritairement par les collectivités territoriales et regroupant en son sein bon nombre de Scènes Conventionnées d’Intérêt National ou labellisées, souhaite, suite à ces annonces très inquiétantes, rappeler les principes fondateurs de la politique de décentralisation mise en place en France :
1. L’accès de tous à l’art et à la culture, la mise en place des moyens du développement d’une pratique artistique assurée au quotidien par un maillage fin de scènes publiques sur l’ensemble du territoire dans le respect d’une politique d’équité territoriale.
2. L’émancipation citoyenne de chaque individu qui passe notamment par une politique d’offre artistique exigeante, en prise avec la création contemporaine et diversifiée.

Ce programme de « réforme de l’action publique » ressemble – à ce stade – davantage à une course aux chiffres et à la suppression d’emplois qu’à un projet de société en marche vers le progrès et l’épanouissement de tous les citoyens.

Lorsque chaque ministère aura renoncé à une partie de ses missions de service publique, qui va les assurer, et dans quel dessein ?

Au regard des réformes envisagées, nous sommes inquiets de la place que tiendront les arts et la culture dans le pacte républicain du 21e siècle.

Le SNSP va donc mobiliser en urgence ses adhérents autour de ces questions et entrer en dialogue avec d’autres organisations professionnelles pour partager les constats qui s’imposent et les réactions qu’elles nécessitent.

A noter, ce communiqué est réalisé suite à la divulgation par le SYNDEAC du projet de contribution du Ministère de la Culture pour répondre à la transformation de l’action publique du programme « Action publique 2022 ».

Les pièces – courrier du Premier Ministre sur le programme, Note aux secrétaires généraux des Ministères pour les contributions au programme, projet de contribution du Ministère de la Culture au programme et courrier pour une revue des missions des DRAC – sont visibles avec le communiqué du SYNDEAC sur le site de ce dernier http://www.syndeac.org/action-syndicale/communiques/communique-syndeac-projet-gouvernemental-action-publique-2022/.

Cette divulgation a entrainé également la réaction des autres syndicats membres de l’USEP-SV : Profedim, Les Forces Musicales.

Communiqué du SNSP sur le projet gouvernemental « Action publique 2022 »